L'ombre était de retour, une fois de plus. Les journaux ne parlaient que de ce meurtre qu'ils califiaient de "barbare", "inhumain", "monstrueux"... Shin remarqua même une revue qui avait prit le cliché au bon moment, c'est à dire au moment où le drap tombait... D'autres titres parlaient d'une "famille en larmes", "puissant sentiment d'incompréhension". Il feuilleta un article, et il sourit à un passage.
"[...] C'était un garçon tellement gentil... Il était toujours souriant, toujours prêt à aider son prochain... Jamais, au grand jamais il ne s'attirait des ennuis, c'était un étudiant exemplaire ! Je ne sais pas pourquoi on lui a fait ça, je ne sais pas quel monstre a put s'en prendre à lui, mais j'espère que la police retrouva ce tueur... Mon fils n'aurait jamais accepté cette affaire de son vivant, nous nous battrons en sa mémoire pour que la justice triomphe." Voilà les paroles de la mère du garçon, rapportées dans le journal. Le vendeur, un homme gras et barbu, lui jeta un regard en biais.
- Sacrée affaire, hein ? Quel genre de types peut vouloir buter un gamin pareil ? J'le connaissais bien, il passait ici plusieurs fois par semaines...
Shin acquieça d'un simple signe de tête, reposa le magasine et reprit sa route. Il fila dans une ruelle, passant par tous les coins sombres de la ville pour s'approcher silencieusement de son but, une fumée noire se massant autour de lui. Lorsque les grilles furent en vue, il ferma les yeux et son corps disparut dans un volute de cendres noires. Personne ne le remarqua... Personne ne vit la fumée noire se masser autour des grilles, les étudiants étant trop occupés à bavasser entre eux.
Jusqu'à ce qu'une étudiante se mette à hurler.
Tous se retournèrent, et plusieurs poussèrent des cris d'éffrois. Trois corps, empallés sur les grilles, leurs mains liées comme s'ils restaient unis dans la mort... Et en dessous, leurs organes fermaient la barrière. Une odeur immonde monta des corps, une foule se massa autour des grilles, plusieurs élèves étaient en larmes, reconnaissant sans doute un de leurs amis... Et une rumeur partie, aussi vive qu'une trainée de poudre à canon. Un nom fut bientôt sur toutes les lèvres : Midgard. Shin, lui, s'effaçait dans la foule comme un spectre, l'air aussi choqué et effrayé que les autres.
** Hurlez, pleurez, priez... Les dés sont jetés. **
** Repartons, mon ami. **
La guerre allait vraiment commencer.
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Mar 27 Juil - 18:49